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INTERVIEW – Comment nourrir bébé si on ne peut pas l’allaiter?

IPSN : Les laits industriels sont-ils une alternative crédible à l’allaitement ?

En tant que naturopathe, je suis la première à recommander l’allaitement, qui est, de toute évidence, l’aliment idéal du bébé. Hélas, dans la réalité de la vie, ce n’est pas toujours possible. Que vous reste t’il alors comme alternatives au lait maternel ?

IPSN : Comment sont fabriqués les laits infantiles ?

Le lait en poudre pour bébé est du lait de vache écrémé, pasteurisé, puis enrichi de protéines solubles et poudres de lait. On ajoute ensuite du lactose, du glucose, de la maltodextrine de blé ou de maïs. Tous ces ingrédients sont des sucres ! Viennent ensuite des vitamines synthétiques, des minéraux, et des acides aminés. La mixture est homogénéisée avec des graisses végétales et de la lécithine de soja. Puis, le mélange est pasteurisé de nouveau, concentré et séché à 75°C. A cela sont ajoutés des adjuvants et stabilisants tels que l’aluminium. Ces concoctions, même présentées comme une alternative « idéale » par les compagnies pharmaceutiques qui les produisent, n’est pas à mon avis, la meilleure alternative pour la bonne santé des bébés.

IPSN : Quelles sont les alternatives les plus naturelles pour nourrir votre bébé avant l’âge de 6 mois ?

Avant que les laits en boite n’existent, il y avait des nourrices, ou alors on donnait des laits animaux aux bébés, et ils ne s’en portaient pas plus mal. Mais à notre époque, les choses ont bien changé.

  1. Le problème du lait de vache : les vaches de nos grands-parents broutaient tranquillement l’herbe des prés et n’étaient pas soumises aux horreurs de l’industrie laitière d’aujourd’hui : confinées, nourries avec des céréales poussées aux pesticides, stressées, elles donnent un lait dénaturé et contaminé de bactéries qui doit être traité d’emblée par antibiotiques. Le lait est ensuite pasteurisé à haute température (UHT), et homogénéisé. Ce lait est indigeste pour tout être humain, et spécialement pour le nourrisson puisqu’il ne contient plus ni probiotiques, ni enzymes digestifs nécessaires au petit estomac encore immature.
  2. Le lait de chèvre reste un meilleur choix puisque jusqu’à ce jour, l’homme n’a pas réussi à les confiner, donc elles broutent l’herbe (aliment idéal pour elles) ce qui donne un lait riche en vitamines A, D, et E nécessaires au développement du bébé. Encore faut-il que ce lait ne soit pas pasteurisé à haute température. Toute pasteurisation UHT (Ultra Haute Température) détruit les vitamines, enzymes, et probiotiques nécessaires à l’assimilation/digestion du lait. Alors où trouver ce lait ? Soit à la ferme, si vous avez la chance d’habiter près d’un éleveur de chèvres ; soit vous trouverez un lait pasteurisé au bain-marie de la marque Bernard Gaborit. Il est important de savoir que le lait de chèvre est plus riche en protéines que le lait maternel, il faut donc le diluer avec de l’eau.
  3. Le lait de jument est en général très bien toléré par les nourrissons, mais quasi impossible à trouver cru, à moins d’avoir une jument proche de chez vous ! Vous le trouvez en magasin Bio, en poudre en boite, et cela reste acceptable, même s’il c’est une solution chère.

IPSN : Et les laits végétaux ?

Tous les laits végétaux (soja, riz, amandes, coco, etc.) manquent de nutriments indispensables essentiels au développement du bébé, tels que les acides aminés, graisses, et vitamines naturelles. Je pense qu’ils sont à éviter à tout prix. Le lait de soja est particulièrement problématique, puisque riche en ostéogènes, ce qui peut créer des déséquilibres hormonaux aussi bien chez les filles que chez les garçons.

En résumé : si vous ne pouvez pas allaiter, je conseille de tester (car tout reste individuel) :

  • En premier le lait de chèvre frais. S’il ne passe pas bien, on peut éventuellement le faire fermenter sous forme de yaourt ou kéfir maison, et ensuite le diluer dans un peu d’eau pour le faire passer dans un biberon. En effet, la fermentation permet de pré-digérer le lactose et la caséine.
  • En deuxième choix, un lait de chèvre pasteurisé à basse température.
  • En troisième choix, un lait de jument.
  • Quatrième choix : un lait de vache Jersiaises (Bernard Gaborit) élevées en plein air et Bio.
  • Enfin, je conseille d’ajouter un probiotique en poudre à diluer, appelé le bifidobacterium infantis, toujours présent dans le lait maternel, mais pas dans les laits animaux. Un bébé en pleine croissance a besoin de macronutriments (protéines, lipides, glucides) contenus dans les laits animaux. Il lui faut aussi des micronutriments (vitamines, minéraux, et enzymes). Ces derniers ne sont présents que si l’animal est élevé et alimenté naturellement ET si ce lait n’a pas été dénaturé par haute pasteurisation et homogénéisation. Il faut être particulièrement vigilant sur les apports :
  • en vitamine B12, essentielle pour le développement du système nerveux central et périphérique,
  • en vitamines A, D, E, qui sont essentielles à la protection des membranes cellulaires.

 

Interview par Augustin de Livois

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